Sortie non programmée, totalement nostalgique.
Je suis passé par 1985, avec Watchmen. Jolie ambiance noire, très américaine, dans un univers parallèle, mais bande son bien de notre monde.
C’était une mise en bouche. Comme le paysage qui défile et nous emmène inexorablement vers notre destination.
Je ne sais pas si j’ai rêvé, mais sur le chemin j’ai bien cru entendre 99 Luftballoons. Et j’ai réalisé que j’arrivais.
Nena, souvenir fort de mon premier voyage en Allemagne. 1984. Collège. Échange scolaire avec une petite ville dans la banlieue de Francfort — Frankfurt Am Main, bien sûr [1].
Trois semaines en immersion. Toute la classe des germanistes en périple. Liberté incroyable, au sein de la famille allemande, dont j’aurais du profiter 10 fois plus — autocensure permanente dont je parviens à peine à me débarrasser maintenant.
A moins que ce ne soit simplement la distance avec tout regard parental qui m’ait donné cette impression de liberté ?
Souvenirs du premier baiser échangé. Corrina, une des correspondantes. Sans suite, j’étais trop timide.
Souvenirs doux-amer aussi. De mes difficultés à m’exposer, à m’insérer dans un groupe. Sentiment de différence, peur du rejet qui me paralysait. Pas aidé non plus par une oreille quasi inopérante — trop souvent répondu à côté, sans avoir bien compris ce qu’on me disait, sans oser faire répéter [2].
Analyse a posteriori, toujours facile avec le recul.
Incapacité à se livrer, c’est aussi ce qui caractérise le personnage principal de Cet instant là
auquel je me suis identifié. 1984 encore, mais à Berlin cette fois. Roman que je venais juste de commencer, par hasard. Assez convenu, certainement, mais il a doucement prolongé mon escapade.
J’ai pensé évidemment au glacial La vie des autres
, vu il y quelques temps. Même ville, même moment, mais de l’autre côté du mur, comme un pendant au roman.
Sur le chemin du retour, j’ai googlé quelque noms qui restaient de ces souvenirs. Tombé sur une photo de classe, un peu plus récente — un autre groupe, déjà.
Je crois que j’ai envie d’aller flâner du côté de Berlin, que je ne connais pas.
[3]
Vos commentaires
# Le 10 novembre 2013 à 08:39, par Cyberbaloo En réponse à : 1984
Très joli texte. On sent la nostalgie de l’enfance, où l’insouciance était omniprésente.
# Le 24 juin 2014 à 16:56, par Ilyès En réponse à : Ilyès
Un très bon commentaire, je suis très pressé de lire vos autres articles.
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