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Passage vers l’argentique

Par un complot du destin me voilà donc avec mon Dehel modèle 36 en main et 1 pellicule 120 Ilford 125 ISO, pour voir ce qu’on peut en tirer.

Avant de le charger j’ai fouillé un peu le web à la recherche d’informations techniques sur l’appareil et pour comprendre comment s’en servir.

Mise au point

La lentille est montée sur une vis sans fin, que l’on fait tourner pour faire la mise au point selon une graduation qui va de 3 mètres à l’infini. Simple.

Vitesse d’obturation

Pour la durée d’exposition un réglage gradué permet de la définir de 1/150e à 1/25e. Une fois le réglage choisi on arme l’obturateur et on appuie sur le déclencheur pour faire la prise de vue.

Un réglage spécial B permet d’avoir du 1/10e : cette fois pas d’armement préalable, c’est directement la manette de l’obturateur qui permet de prendre la photo. On appuie ça ouvre, on relâche ça referme ; un peu plus compliqué de ne pas bouger.

Et enfin le réglage T permet de faire du 1/5e en actionnant 2 fois la manette de l’obturateur : une première fois pour ouvrir le diaphragme et une seconde fois pour le fermer (on peut donc aussi faire des poses aussi longues que l’on veut avec ce réglage).

Ouverture

L’appareil est doté d’un dispositif de suggestion d’ouverture appelé Autocal par son fabricant (le début de l’assistance, déjà !).

Quand la durée d’exposition est choisie, par rotation de la bague externe de l’objectif, cela fait apparaitre une suggestion de réglage d’ouverture dans 4 petites fenêtres correspondant aux ambiances lumineuses « Brillant », « Clair », « Gris » et « Sombre ».

À charge donc pour le photographe de régler ensuite sur cette base l’ouverture à l’aide de la manette située en bas de l’objectif, en fonction de la luminosité ambiante et de la sensibilité de sa pellicule.

Prises de vue

Une fois ces 3 réglages faits on peut prendre la photo.

J’ai joué un peu avec avant de charger la pellicule pour me familiariser et je dois dire que, c’est tout bête, mais voir physiquement le diaphragme s’ouvrir plus ou moins longtemps et plus ou moins grand en fonction des réglages de temps d’exposition et d’ouverture a été pour moi une révélation.

Je n’avais jamais réussi à saisir clairement les notions de vitesse d’obturation et d’ouverture en photographie et là, les matérialiser, voir physiquement à quoi ça correspond m’a ouvert les yeux.

J’ai donc utilisé ma pellicule pour 8 prises de vue, en me fixant les contraintes suivantes :

  • noter à chaque fois le réglage que j’appliquais, pour en faire un retour d’expérience ;
  • doubler la prise de vue argentique par une prise numérique avec mon iPhone en plaçant son objectif juste devant celui du Dehel, approximativement centré. L’idée était surtout d’avoir une photo de contrôle.

J’ai réussi à me tenir à ce programme sauf pour la photo « de famille » que j’ai faite pour tester la mise au point autre que « infini », pour laquelle j’ai oublié la photo de contrôle en numérique.

Sur le moment je n’ai pas eu l’impression de rencontrer de difficulté particulière pour les prises de vue, si ce n’est que ça demande à chaque fois du temps pour préparer le réglage, évaluer le cadrage à travers le viseur approximatif (il faut que je le répare car son ouverture est chaque fois bien laborieuse), penser à dérouler la pellicule jusqu’à la pose suivante à chaque fois etc.

Mais au développement on voit qu’aucune photo du Dehel n’est droite et j’ai manifestement un problème de tenue de l’appareil. Sans doute parce que j’ai chaque fois essayé de le poser pour éviter le flou de bougé, et que les points d’appui ne donnent pas une horizontalité très satisfaisante.

Mais c’était amusant, et j’ai embarqué mon plus jeune fils dans cette aventure, qui, je crois, y a aussi trouvé du plaisir et a un peu touché du doigt la complexité cachée derrière l’apparente facilité à prendre une photo aujourd’hui avec un appareil actuel.

Développement

Le développement a été fait à l’Atelier Photolix pour cette première pellicule.

En voyant le résultat j’étais à la fois content et déçu. Content de voir que les photos étaient tout de même exploitables. Mais déçu qu’elles soient autant sous-exposées. Je m’en doutais un peu du fait de la faible sensibilité de la pellicule, mais du coup c’est quand même très plat.

C’était un test, une première pellicule, et surtout cela a permis de voir quelques défauts de l’appareil à corriger :

  • toutes les photos sont rayées, la pellicule frotte manifestement quand on l’embobine, laissant une marque — il faut que je regarde quoi/où/comment résoudre ça ;
  • il y a visiblement des grosses poussières entre les 2 lentilles : pas d’autre choix que de démonter, sans doute par l’intérieur du soufflet ;
  • il y a une tache lumineuse très nette en bas à gauche de toutes les photos, et quelques halos plus diffus ; il faut trouver d’où vient cette fuite de lumière pour la colmater, et sans doute aussi améliorer l’étanchéité du soufflet de manière générale — on m’avait prévenu que les petits points que j’avais vu n’étaient pas géniaux.

Et puis il faut sûrement que j’apprenne à développer moi même les N&B pour plus de souplesse.

Une première expérience qui donne envie d’aller plus loin.

Les photos

Même si ces premières photos sont très imparfaites, j’ai fait l’essai de les superposer à la photo numérique de référence.

Je trouve que ça donne un résultat intéressant, qui met en perspective les 2 techniques, les 2 époques, comme une fenêtre ouverte vers le passé dans la photo numérique, un passage vers une autre époque.

Par ailleurs la photo numérique de plus grand angle donne un contexte, qui, sans modifier la photo argentique, en donne une perception plus riche, par un effet de compensation du cerveau.

C’est donc sous cette forme que j’ai choisi de les publier.

P.-S.

(Un grand merci à Elifsu, Cendrine, Emmanuel et Benoît par leur impulsion, aide et suggestion, volontaire ou involontaire)

— 12 novembre 2017

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