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Le lapin

Tel le lapin d’Alice, je courais, après le temps.
Écrasé par l’immensité de tout ce qui reste à faire et du peu de temps dont on dispose.

Toujours optimisant chaque instant, déçu de n’arriver à en tirer plus, anticipant déjà celui qui arrivait et la meilleure manière d’en tirer parti — et par là même voyant à peine celui qui passait.

Ainsi j’ai laissé filé tant de précieux instant sans les habiter. Tant de moment de vie, de présence dont j’ai privé les autres aussi.

Je n’étais qu’un passant du temps.

Je ne dirais pas “soudain“ car je crois que c’est un processus qui a muri. Mais il y a eu un déclic. Cette rencontre improbable venue conclure un road-trip que — déjà — je n’aurai pas fait avant.

Là j’ai découvert le secret du temps. On en dispose à foison. Chaque instant est là, à cueillir, sans cesse remplacé par un nouveau bourgeon. Il suffit de s’arrêter et d’ouvrir les yeux pour voir tout autour de soi.

Depuis je m’émerveille. De tous ces hasards qui semblent se bousculer dans ma vie. De toutes ces rencontres.
C’est quand tu n’attends plus rien — non pas dans un renoncement, mais plutôt dans une ouverture acceptante et accueillante de ce que voudra t’offrir le destin — que les belles choses semblent se bousculer.

Les premiers jours je me suis méfié. Les effets du voyage surement — temporaires forcément vite effacés par la reprise du quotidien et son lot d’obligations, d’empêchements, de distractions de soi.
Mais non. Cela persiste.

Le lapin est parti.

— 2 juin 2017

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